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ORIGINES DU PARLEMENT DE BRETAGNE.

seuls nous occupent ici, constituaient une Cour moins nombreuse que par le passé ; mais, jouant un rôle politique considérable, ils étaient portés à prolonger sans cesse leurs « séances ». Lorsque la guerre civile arrive à son terme les « séances » du Parlement sont, par la force des choses, devenues semestrielles ; le Roi ne veut pas toutefois que ses officiers soient dupes, et, le 22 mai 1598, son chancelier annonce aux États de Bretagne que la prolongation des « séances » exigera une augmentation de gages pour les juges souverains ; deux ans plus tard, le maréchal de Brissac, conformément à l’édit de juillet, demandait aux États la somme nécessaire (2 octobre 1600) ; à partir de ce moment, les « séances » furent chacune de six mois[1].


3o Crise de la ligue : Formation du Parlement ligueur à Nantes ; son rôle ; constance du Parlement de Rennes ; abjuration de Henri IV ; son voyage en Bretagne. Les officiers ligueurs doivent prêter serment au Roi pour être installés à Rennes ; délibérations du Parlement sur les « lettres de pardon et d’amnistie ».

Il n’est guère possible d’étudier le fonctionnement du Parlement de Bretagne après la Ligue sans retracer d’abord, tout au moins à grands traits, le rôle de cette cour souveraine pendant les troubles. Elle témoigna alors un extrême attachement pour le parti du Roi tout en montrant un grand zèle pour l’Église catholique ; elle avait découvert « les véritables intentions des rebelles au travers des beaux prétextes dont ils lâchaient de les couvrir » ; elle paraissait favoriser le parti huguenot et cependant n’admettait dans son

  1. Archives d’Ille-et-Vilaine, G. 2705, fo 517.