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Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/101

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en peine continuelle ; non pas une peine afflictive, qui abat ou dessèche l’âme, mais qui plutôt la nourrit. Elle a connu ma Vérité et en même temps sa propre faute, son ingratitude comme aussi l’aveuglement du prochain, et elle en éprouve une douleur intolérable. Si elle souffre, c’est qu’elle m’aime ; si elle ne m’aimait pas, elle ne souffrirait pas. Dès que toi et mes autres serviteurs aurez ainsi connu ma Vérité, vous serez disposés à endurer jusqu’à la mort toutes les tribulations, injures, opprobres, en paroles et en actions, pour la gloire et l’honneur de mon nom. C’est ainsi que tu recevras et porteras les peines.

Toi donc, et mes autres serviteurs, souffrez avec une véritable patience, avec la douleur de la faute et avec l’amour des vertus, pour la gloire et l’honneur de mon nom. Si vous faites ainsi, j’en tirerai satisfaction pour tes fautes et celles de mes autres serviteurs ; les peines que vous supporterez seront suffisantes en vertu de la charité pour expier et mériter pour vous et pour les autres. Pour vous, vous en recevrez un fruit de vie ; les taches de vos ignorances seront effacées, et je ne me souviendrez plus que vous m’ayez jamais offensé. Pour les autres, j’aurai égard à votre charité et à vote amour et je leur distribuerai mes dons suivant la disposition qu’ils apporteront à les recevoir. À ceux, en particulier, qui se prépareront avec humilité et respect à recevoir les enseignements de mes serviteurs, je remettrai la faute et la peine, parce qu’ils seront amenés par ces sentiments à cette véritable