Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/140

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miséricorde sur ce peuple qui est vôtre, et sur le corps mystique de la sainte Église. A pardonner et à communiquer la lumière de la connaissance à tant de créatures, qui ensuite chanteront vos louanges en voyant que c’est votre infinie bonté qui les aura retirées des ténèbres du péché mortel et de l’éternelle damnation, vous serez plus glorifié que vous ne pourriez l’être par moi, misérable qui vous ai tant offensé et qui suis l’occasion et l’instrument de tout mal. Aussi, vous prié-je, divine et éternelle Charité, d’exercer sur moi votre vengeance et de faire miséricorde à votre peuple. Je ne sortirai point de votre présence que je ne vous aie vu lui faire miséricorde. Et que me servirait de voir que j’ai la vie, si votre peuple est dans la mort, si les ténèbres enveloppent votre épouse, et cela principalement à cause de mes crimes, les miens et non ceux des autres créatures. Je veux donc et je vous demande en grâce, que vous ayez pitié de votre peuple ! Faites-lui miséricorde, je vous en prie par cette charité incréée qui vous a porté vous-même à créer l’homme à votre image et ressemblance quand vous avez dit :

Faisons l’homme à notre image et ressemblance.

— Et vous avez fait cela, vous, Trinité éternelle, en voulant que l’homme vous participât tout entier Vous, haute et éternelle Trinité. Vous lui avez donné la mémoire pour qu’il reçût vos bienfaits et par elle il participe à la puissance du Père. Vous lui avez donné l’intelligence pour qu’en la voyant il connût votre bonté, et qu’il participât ainsi à la