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Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/150

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L’homme avait déjà des obligations envers moi, pour l’être que je lui avais donné en le créant à mon image et ressemblance ; de ce chef, il était tenu de me rendre gloire, et cette gloire il me l’a dérobée pour se l’attribuer à lui-même. Il en est venu à transgresser l’obéissance que je lui avais imposée, il s’est fait mon ennemi. Et Moi, par mon humilité, j’ai détruit son orgueil, en abaissant la nature divine pour prendre votre humanité ; en vous retirant de la servitude du démon, je vous ai rendus libres.

Et j’ai fait plus que vous donner la liberté ! Si tu regardes bien, tu verras que l’homme a été fait Dieu, comme Dieu a été fait homme par l’union de la nature divine à la nature humaine. Les hommes ne me doivent-ils rien pour avoir reçu ce trésor du Sang qui les a régénérés dans la grâce ?

Tu vois donc combien plus grandes sont les obligations qu’ils ont envers moi, depuis la rédemption. Ils sont donc tenus de me rendre louange et gloire, en suivant les traces du Verbe incarné, mon Fils unique. Cependant ils n’acquittent pas cette dette d’amour envers moi et de dilection vis-à-vis du prochain, avec une vraie et réelle vertu, comme je t’ai dit plus haut ; et par cette négligence, parce qu’ils me doivent beaucoup d’amour, ils tombent dans un plus grand péché. Aussi dois-je, par justice divine, leur imposer un châtiment plus grave en leur infligeant l’éternelle damnation. Un faux chrétien encourt une peine plus dure qu’un païen ; par divine justice il est plus brûlé par le feu qui