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PRÉFACE


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L’auteur du Livre. — L’un des confesseurs de sainte Catherine de Sienne, Frère Barthélémy Dominici, déclarait au procès de Venise (1411) : « Il y avait des envieux qui allaient répétant que c’était nous, les religieux, qui l’instruisions de la doctrine, quand c’était elle, notre maître à tous. Mais peu à peu, par une expérience quotidienne, le monde entier, peut-on dire, a reconnu que sa science lui était infusée par Dieu même, tant dans ses lettres que dans ses discours, et spécialement dans le Livre qu’elle dicta, au sein même de l’extase[1]. »

Le témoignage de ce fidèle disciple de la vierge siennoise a eu cette divine fortune d’avoir formulé, cinquante ans à l’avance, le jugement même de la sainte Église. « Nul ne l’approcha jamais, proclamait la bulle de canonisation de Pie II, sans s’en aller ou plus savant ou meilleur. Sa doctrine fut infuse, non acquise. Elle apparut comme un maître avant d’avoir été disciple. Les docteurs des saintes Lettres, les évêques des grandes églises lui proposaient sur la Divinité les questions les plus difficiles : ils en recevaient les réponses les plus

  1. Procès de Venise, f. 150, et dans Gigli, Dialogue, préface XIX.