Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/308

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que j’ai déposé pour vous, dans l’hôtellerie du corps mystique, la sainte Église. Ce sacrement, c’est le corps et le sang de mon Fils, vrai Dieu et vrai homme, dont j’ai confié l’administration aux mains de mon vicaire qui a la clef de ce Sang. C’est cette hôtellerie dont j’ai déjà fait mention, et qui est établie sur le Pont pour restaurer les pèlerins, réconforter les voyageurs qui suivent la doctrine de ma Vérité, afin qu’ils ne tombent pas d’inanition.

Cette nourriture rend plus ou moins de force suivant le désir de celui qui la prend, de quelque manière qu’il la reçoive, sacramentellement, ou virtuellement. On la reçoit sacramentellement, quand on communie réellement au saint sacrement ; et virtuellement, quand on ne communie que par le saint désir, soit en désirant de communier, soit en contemplant le Sang du Christ crucifié. L’âme communie par ce symbole du Sang, au sentiment de ma Charité qu’elle goûte et trouve dans le Sang, qu’elle voit répandu par amour. Elle s’y enivre, elle s’y embrase d’un saint désir, elle s’y enflamme, et se trouve toute remplie de charité, non seulement pour Moi, mais encore pour le prochain.

Où s’acquiert cette Charité ? Dans la cellule de la connaissance de soi-même, par le moyen de la sainte prière. C’est là que l’âme se dépouille de son imperfection, à l’exemple des disciples et de Pierre, qui, en demeurant dans la retraite, en veille et en prière, laissèrent là leur imperfection et acquirent la perfection. Par quel moyen : par la persévérance unie à la très sainte Foi.