Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/310

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pour elle, et elle pourra continuer son exercice avec une véritable humilité.

Je ne veux pas qu’elle envisage ses fautes en particulier, mais seulement en général, afin que son esprit ne soit pas souillé par la vision de certains péchés honteux. Je ne veux pas ! tu entends bien ! Elle ne doit pas non plus évoquer seulement la pensée de ces péchés ni en particulier ni en général sans y joindre le souvenir du Sang et de la grandeur de ma miséricorde, pour ne pas tomber dans la confusion.

Si la connaissance d’elle-même et la pensée de ses péchés n’était pas accompagnés du souvenir du Sang et de l’espérance de la miséricorde, elle serait envahie par le trouble. Cette confusion où le démon l’aurait jetée, sous prétexte de contrition et de regret du péché, l’entraînerait à la damnation éternelle ; car ne trouvant plus d’appui sur le bras de ma miséricorde, elle tomberait dans le désespoir.

C’est là, l’une des plus subtiles illusions par lesquelles le démon essaye de tromper mes serviteurs. Aussi faut-il, pour éviter ce piège du démon et pour me plaire, que toujours vous dilatiez votre cœur et votre amour avec une humilité vraie, dans mon incommensurable miséricorde. Sais-tu que l’orgueil du démon ne peut supporter la vue d’un esprit humble, de même que la grandeur de ma bonté et de ma miséricorde où l’âme met vraiment son espérance est insupportable à son désespoir. Aussi bien, te souvient-il, quand le démon voulait te