Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/313

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est avertie dans son esprit des approches de ma visite, suivant les différentes manières que j’ai dites, elle doit abandonner la prière vocale. Et puis, quand l’oraison mentale est terminée, elle peut, si elle en a le temps, reprendre ce qu’elle s’était proposé de réciter. Si le temps lui manque, point de souci, point d’ennui, point de trouble d’esprit. Voilà comment elle doit agir.

Exception pourtant doit être faite pour l’office divin, que les clercs et religieux ont l’obligation de réciter. S’ils ne le disent pas, ils m’offensent, car ils sont tenus jusqu’à la mort, de dire leur office. Si, à l’heure consacrée de cette récitation, ils sentent leur esprit attiré et élevé par le désir, ils doivent prendre leurs dispositions pour le dire avant ou après ; jamais ils ne peuvent manquer à ce devoir de l’office.

Mais, pour toute autre formule de prière, l’âme doit commencer à la réciter vocalement, pour arriver à l’oraison mentale, et dès qu’elle se sent l’esprit disposé à celle-ci, elle doit interrompre sa récitation. Cette prière vocale, faite comme je l’ai dit, conduit à la perfection. Il ne faut donc pas l’abandonner en tout état de cause de cause, mais la pratiquer de la manière que j’ai indiquée. Ainsi, avec de l’exercice et de la persévérance, l’âme goûtera l’oraison véritable et se nourrira du sang de mon Fils unique. C’est ainsi, ai-je dit, que quelques-uns participent virtuellement au corps et au sang du Christ, bien que non sacramentellement, et en communiant à la divine charité, qu’ils goûtent par le moyen de