Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/341

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trois degrés d’opération, les trois états, représentés dans le corps du Christ Crucifié, mon Fils unique. Après avoir gravi le premier degré et atteint les pieds, avec les pieds de l’affection, l’âme est parvenue à son côté, où elle trouve le secret du cœur et connaît le baptême de l’eau qui tire sa vertu du Sang. L’âme y reçoit la grâce du saint baptême, après s’être disposée à recevoir la grâce unie et mêlée au sang.

Où l’âme connaît-elle cette dignité, de se voir unie et mélangée au sang de l’agneau en recevant le saint baptême en vertu du Sang ? Dans le côté de mon Fils, où elle éprouve le feu de la divine Charité.

C’est ce que te montra, si tu t’en souviens bien, ma Vérité quand tu lui demandais " Doux Agneau sans tache, vous étiez mort quand votre côté fut ouvert, pourquoi donc avez-vous voulu que votre cœur fût ainsi blessé et entr’ouvert. " Il répondit, tu ne l’as pas oublié : " Pour plusieurs raisons, dont je te dirai la principale. Mon désir concernant la race humaine était infini, et l’acte présent de la souffrance et des tourments était fini. Par cette souffrance, je ne pouvais donc vous manifester combien je vous aimais puisque mon amour était infini. Voilà pourquoi j’ai voulu vous révéler le secret du cœur, en vous le faisant voir ouvert, pour que vous compreniez bien qu’il vous aimait bien plus que je n’avais pu vous le prouver, par une douleur finie. Le sang et l’eau qui coulèrent de mon cœur figuraient le saint baptême