Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/356

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le présent de ma grâce qu’ils méprisent, mais la satisfaction qu’y trouve le désir de l’âme. C’est la vertu d’humilité qui leur inspire ce sentiment, l’humilité, produite par une sainte haine, et qui est la gardienne et la nourrice de la charité que donne la vraie connaissance de soi-même et de Moi. C’est ainsi que brillent dans leur corps et dans leur esprit, la vertu et les stigmates du Christ crucifié.

A ceux-là je fais la grâce de sentir que je ne suis jamais séparé d’eux, tandis que dans les autres je m’en vais et je reviens, non que je leur retire ma grâce, mais bien le sentiment de ma présence. Avec ces très parfaits, parvenus a la grande perfection et qui sont morts entièrement à toute leur volonté, je n’agis pas de la sorte. Sans interruption je me repose en eux et par ma grâce et par l’expérience que je leur donne de ma présence. Dès qu’ils veulent unir leur esprit à Moi par sentiment d’amour, ils le peuvent, parce que leur désir est arrivé à une si grande union avec Moi par sentiment d’amour, que rien au monde ne l’en peut séparer. Tout temps, tout lieu leur sont bons pour la prière, car leur vie s’est élevée au-dessus de la terre pour se fixer dans le ciel. Ils ont détruit en eux toute attache terrestre, tout amour égoïste ou sensuel pour s’élever au-dessus d’eux-mêmes, dans les hauteurs du ciel, par l’échelle des vertus, en montant les trois degrés que je t’ai représentés dans le corps de mon Fils unique.

Au premier degré, ils dépouillent les pieds de l’affection de l’amour du vice. Au second, ils