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Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/357

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goûtent le secret de l’affection du cœur, qui leur fait concevoir l’amour de la vertu. Au troisième, qui est celui de la paix et de la quiétude de l’âme, ils éprouvent en eux la vertu, et en s’élevant au-dessus de l’amour imparfait, ils arrivent à la grande perfection. Là, ils ont enfin le repos, dans la doctrine de ma Vérité ; là, ils ont trouvé la table et la nourriture et le serviteur, et ils goûtent à cette nourriture, au moyen de la doctrine du Christ crucifié, mon Fils unique. C’est Moi qui leur suis le lit et la table ; la nourriture, c’est mon doux Verbe d’amour. C’est, en effet, en ce Verbe de gloire, qu’ils goûtent vraiment les âmes et que les âmes leur sont une nourriture ; et c’est lui-même aussi que je vous ai donné pour nourriture, sa chair et son sang à lui, vrai Dieu et vrai homme. Cet aliment, vous le recevez dans le Sacrement de l’autel, que j’ai institué et que vous a donné ma Bonté pour le temps où vous êtes pèlerins et voyageurs. J’ai voulu que, grâce à lui, vous ne tombiez pas en route, d’inanition ou de faiblesse, et que vous ne perdiez pas le souvenir du Sang, répandu pour vous avec un si ardent amour.

Pour vous réconforter et charmer votre route, l’Esprit-Saint vous sert mes dons et mes grâces. Ce cher Serviteur recueille pour me les offrir, les doux et amoureux désirs de mes fils affamés de souffrance, et leur rapporte en retour la récompense offerte à leurs sacrifices par la divine Charité, en leur faisant goûter et savourer à leur âme la douceur de mon amour. Tu vois bien que je suis la