Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/445

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

c’est-à-dire la vertu, et dès lors, il ne peut m’aimer et me désirer, Moi qui suis le Bien, ni la vertu que je vous ai donnée, comme l’instrument et le moyen de posséder ma grâce et moi-même, le vrai Bien.

Vois quel besoin vous avez de cette lumière ! Vos fautes consistent essentiellement à aimer ce que je hais et à haïr ce que j’aime. J’aime la vertu, et je hais le vice. Qui aime le vice et hait la vertu m’outrage, et est privé de ma grâce. Celui-là se conduit comme un aveugle. Ignorant la cause du vice, qui est l’amour-propre sensitif, il ne se hait pas lui-même ; il ne sait pas non plus ce qu’est le vice, et le mal qui en est la conséquence. Il ne connaît pas davantage la vertu, ni Moi, qui puis lui donner la vertu, ni la vie qu’il trouve en elle, ni la dignité dans laquelle il se conserve, ni la grâce à laquelle il peut parvenir par le moyen de la vertu. C’est son aveuglement, tu le vois bien, qui est la cause de son mal. Il est donc bien nécessaire d’avoir cette lumière comme je t’ai dit.