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Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/447

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comme je te l’ai dit en un autre endroit. Ceux-là se nourrissent à la table de la pénitence. Ils sont bons, ils sont parfaits, Si leur pénitence est fondée en moi avec le discernement qui convient, c’est-à-dire avec la connaissance d’eux-mêmes et de Moi, avec une grande humilité, avec une application constante à juger d’après mn volonté et non d’après celle des hommes. S’ils n’étaient pas ainsi tout revêtus de ma volonté par une véritable humilité, ils mettraient obstacle, bien souvent, à leur perfection, en se faisant juges de ceux qui ne suivent pas la voie dans laquelle ils marchent. Et sais-tu pourquoi ils en arriveraient là ? Parce qu’ils auraient mis leur zèle et leur désir, beaucoup plus à mortifier leur corps qu’à tuer la volonté propre.

Ils veulent, ceux-là, choisir eux-mêmes le temps, ils veulent choisir le lieu, ils veulent choisir les consolations spirituelles, ils les veulent à leur goût ; ils veulent à leur convenance les tribulations du monde et les attaques du démon, comme je te l’ai déjà dit à propos du second état. Ils s’abusent eux-mêmes, aveuglés qu’ils sont par cette volonté propre que j’ai appelée la volonté spirituelle. Ce que je souhaiterais, disent-ils, c’est cette consolation, dont je ferais tant de profit, au lieu de ces assauts et de ces tentations du démon. Ce n’est pas pour moi que je la désire, mais pour plaire à Dieu davantage et avoir une grâce plus abondante dans mon âme, car il me semble que c’est mieux d’avoir cette grâce, et de le servir de cette manière, plutôt que d’une autre.