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Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/458

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CHAPITRE IV

(101)

Comment ceux qui sont éclairés par cette troisième lumière très, parfaite, reçoivent, en cette vie, un gage de vie éternelle.

Pourquoi t’ai-je dit qu’ils recevaient les arrhes de la vie éternelle ? Je dis les arrhes, non le prix.

Le prix, ils attendent de le recevoir en Moi qui suis la Vie durable, où l’on trouve la vie sans mort, le rassasiement sans dégoût, la faim sans tourment. La faim sera exempte de toute souffrance, puisqu’ils posséderont ce qu’ils désirent le rassasiement sera exempt d’ennui, parce que je suis l’aliment de vie, sans défaut aucun.

Mais il est vrai que, dès ici-bas, ils reçoivent les arrhes de cette vie éternelle et commencent à la goûter, parce que l’âme est affamée de mon honneur à moi le Dieu, éternel, et de cette nourriture qui est le salut des âmes ; et comme elle en a faim, elle s’en nourrit. Oui, l’âme se nourrit de la charité du prochain, dont elle a faim par le désir. C’est là sa nourriture, et de cette nourriture elle n’est jamais rassasiée, parce qu’elle est insatiable, aussi en a-t-elle toujours faim. Les arrhes sont un commencement de sécurité, que l’on accorde à