Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/54

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Frère Barthélémy Dominici, qui fut l’un de ses confesseurs, atteste à son tour qu’après chacune de ses communions elle avait des ravissements qui duraient trois heures et plus. Avec quelques extases d’une durée bien moindre dans le reste du jour, il est aisé de comprendre qu’elle pouvait être ainsi absorbée en la Vérité divine cinq et six heures dans une journée, pendant lesquelles elle pouvait dicter à ses secrétaires ce que le Verbe de Dieu parlait en elle.

Ses dictées, Raymond de Capoue nous apprend ce qu’elles étaient : « Elle dictait ses lettres avec rapidité, sans aucun arrêt dans la pensée, si minime fût-il, comme si elle avait lu dans un livre ouvert devant elle tout ce qu’elle disait. » « Je l’ai vue, dit-il, et maintes fois, dicter simultanément à deux secrétaires des lettres distinctes pour diverses personnes et pour des affaires différentes. Aucun d’eux n’avait à attendre le moindre instant ce qu’elle leur devait dire, et chacun recueillait d’elle exactement ce qui convenait à son sujet. Comme je m’en étonnais grandement, plusieurs personnes qui l’avaient connue avant moi et avaient assisté à cette opération, me répondirent qu’elle occupait ainsi parfois trois et même quatre secrétaires en même temps, avec la même célérité de parole et la même sûreté de mémoire[1]. »

L’historienne parle ici que de la rédaction des lettres, mais qui croira que la dictée était moins rapide pour la composition du livre, alors que dans l’extase elle recevait de Dieu sa pensée comme toute faite. Il faut noter cependant qu’à cette écriture elle n’employa qu’un seul secrétaire à la fois, tantôt Bauduccio, tantôt Neri, tantôt Stefano.

La présente traduction, en défalquant les titres des

  1. Légende, 1er Prologue.