Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/55

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chapitres, les notes et les blancs, forme environ sept cents pages. La sainte pouvait aisément, suivant la méthode décrite par son hagiographe, dicter trente pages par heure, ce qui requiert quatre à cinq heures d’extase par jour durant cinq jours pour l’ensemble du Livre.

Qu’étaient pour Catherine quatre à cinq heures de dictée chaque jour durant cinq jours ? C’était période de repos en regard de ses habitudes. Elle ne parlait que de Dieu ou de choses qui élèvent à Dieu. Mais elle en parlait sans cesse, infatigablement, raconte Maconi. Tant qu’elle trouvait quelqu’un pour l’écouter, elle ne pouvait consentir à se taire. Plutôt se passer de nourriture et de sommeil que de demeurer muette devant une âme à qui elle peut faire connaître et aimer son Seigneur ! « Nous voulûmes un jour la mettre à l’épreuve », assure son secrétaire. Ce jour-là, elle ne mangea ni ne dormit, elle parla sans relâche[1].

Ce court espace de temps a donc pu suffire à la rigueur à la composition du Livre, et rien ne nous obligerait à rejeter la note marginale conservée par Gigli, si la valeur du témoignage était bien établie. Concluons :

Ce qui doit être tenu comme certain c’est que le Dialogue fut écrit dans le courant du mois d’octobre, et c’est que la sainte commença de le dicter le samedi 9 de ce mois. On est moins sûr de la date exacte à laquelle elle le termina ; mais rien n’empêcherait d’accepter l’indication qui donne le 13 octobre.



Le titre du Livre. — Dans ses lettres, Catherine l’appelle simplement le Livre ou mon Livre. Maconi, dans la

  1. Lettre de Maconi au procès de Venise.