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copie de Sienne, parle du Livre fait et composé, etc. ; et dans sa déposition de Venise il dit le Livre qu’elle dicta de sa bouche virginale. Le Livre qu’elle dicta, c’est aussi la désignation employée par le P. Barthélémy Dominici dans cette enquête.

Raymond de Capoue, dans sa Légende, commença de noter que ce Livre était composé en forme de dialogue entre une âme qui demande et Dieu qui lui répond. Et dans le deuxième prologue de cette histoire, il annonçait qu’il « donnerait ensuite le livre de sa divine doctrine, c’est-à-dire de son Dialogue. Mais ces constatations sur la forme du Livre ou l’origine de la doctrine qu’il renferme ne vont pas jusqu’à lui en imposer le titre.

C’est Cristoforo di Gano qui, dans son Mémorial déjà cité, nous apprend que ce Livre fut « intitulé depuis » : « Livre de la Divine Doctrine, donnée par la personne de Dieu le Père, parlant à l’intelligence de la glorieuse et sainte vierge Catherine de Sienne, de l’habit de la Pénitence de l’Ordre des Prêcheurs, écrit sous sa dictée, en langue vulgaire, pendant qu’elle était ravie en extase et entendant actuellement, en présence de nombreux témoins, ce que Dieu parlait en elle[1]. »

En nous faisant connaître ce titre, Cristoforo témoigne que ce n’est que plus tard et après coup qu’il fut imposé à l’ouvrage : Questo Libro fu poi intitolato cosi.

Ce titre exprime l’origine, non l’objet spécial de l’ouvrage.

Cependant, dès l’année 1398, une autre désignation apparaît. Dans le manuscrit contenant la Légende, conservé aux Archives de l’Ordre (cote X 2003) se trouvent quelques fragments d’une traduction latine du Livre couvrant sept feuillets du MS. (189-195) : Incipit liber de Providentia Dei per modum dialogi quem composuit beata

  1. Gigli, Préface au Dialogue, III-IV.