Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/77

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Vaticane. Il avait déjà été publié sous ce titre, à Sienne en 1545, à Lyon en 1552, à Sienne en 1609.

En le joignant au Dialogue, le P. Louis Chardon n’affirme pas positivement qu’il en fait partie. Gigli[1] y laisserait entendre qu’il n’est qu’un fragment détaché du Livre de la sainte, et cette manière de voir a été formellement acceptée par quelques historiens.

C’est une opinion difficile à tenir. Il serait étrange que Maconi, qui a recueilli de sa propre main la plus grande partie du Dialogue, qui a eu sous les yeux pour établir sa copie, les écritures des deux autres secrétaires, qui a dû apporter à ce travail non seulement le souci de l’exactitude, mais la vénération que l’on a pour une relique avec la tendresse que l’on na que pour une mère, ait ainsi laissé passer une partie assez importante du livre. On aurait peine à expliquer que les deux autres secrétaires Barduccio et Néri, qui certainement ont relu le Dialogue, ne se soient pas aperçu de cette lacune : que Cristoforo Giudini qui l’a traduit en latin avec la collaboration de Maconi n’y ait rien vu ; que non seulement aucun texte italien ne le reproduise, mais qu’aucune traduction latine de l’ouvrage ne le renferme.

Mais il est une preuve plus péremptoire encore que toutes ces impossibilités morales accumulées, c’est qu’il n’y a pas dans le livre la moindre place assignable à ce traité. Un morceau de cette importance ne se détache pas d’un ouvrage sans y laisser un vide ; ce vide où le trouve-t-on ? Si l’on analyse la conclusion du Dialogue où le Père éternel reprend une à une les questions de sa fille Catherine, et non seulement celles du début, mais toutes celles posées incidemment au cours de l’entretien, avec toutes les réponses qui y furent faites, l’on demeurera convaincu que cet opuscule ne saurait

  1. Dialogue p. 327.