Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/78

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entrer dans ce cadre, il ne se réfère à aucune demande précise, il n’est apparenté à aucune réponse.

Ce ne peut-être donc qu’une œuvre à part qui a d’ailleurs par elle-même son unité complète.

Cet opuscule distinct est-il de sainte Catherine ? Il a été publié, nous l’avons dit, sous ce titre : Dialogus brevis sanctæ Catharinæ Sinensis. N’était cette indication, je ne sais pas si rien dans son contenu eût pu donner la pensée de l’attribuer à la sainte. Il n’est mentionné nulle part ni dans les écrits de Catherine, ni dans ceux de ses disciples, ni dans les dépositions de Venise. Il n’a ni le style, ni la couleur, ni l’accent, ni la flamme dévorante des lettres et du Dialogue. Il est vrai qu’il ne nous serait parvenu que par une traduction latine : l’allure de la période, la coupe de la phrase ont pu être modifiées ; mais toujours resterait-il, de ces images familières, de ces symboles qui font partie du parler de la vierge siennoise, qu’elle répète volontiers et que l’on retrouve comme la signature de ses œuvres, dès qu’elle discoure ou qu’elle dicte.

On signale un fonds commun de pensées, mais tellement commun qu’il n’a rien de personnel à notre sainte et qu’il est aisé de trouver ailleurs que chez elle. Il n’est pas impossible, d’ailleurs, que l’auteur se soit inspiré d’elle dans ses développements. C’est sans doute cette raison d’humilité et de justice qui le lui aurait fait attribuer comme un abrégé du Dialogue, si l’attribution n’en avait été faite par les éditeurs pour se faire une réclame de son nom.

Mais revenons à notre traducteur français le P. Louis Chardon.

Il n’a pas tenu compte, avons-nous dit, du partage général du livre fait avant lui dans les éditions soit latines, soit italiennes. Mais celui qu’il a imposé lui-même est tout aussi arbitraire et artificiel. Il n’a pas voulu non plus accepter la distribution des chapitres