Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/132

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Ô combien heureuse l’âme de ces prêtres, quand elle arrive à cette extrémité de la mort ! Toute leur vie, ils sont demeurés les apôtres et les défenseurs de la Foi, pour leur prochain. La Foi a ainsi pénétré leur âme jusqu’aux moelles ; et cette Foi leur découvre la place qu’ils obtiendront en moi. L’espérance qui soutenait leur vie n avait d’appui que dans ma Providence. Ce n’est pas en eux-mêmes qu’ils avaient mis leur confiance, ils ne se reposaient pas sur leur propre savoir. Comme ils s’étaient dépouillés de toute espérance en eux-mêmes, ils n’avaient point pour quelque créature d’attachement déréglé. Rien de créé ne prenait leur amour. Ils vivaient pauvres, et volontairement : ainsi détachés de tout le reste, ils dilataient à l’aise l’unique espoir qu’ils plaçaient en moi.

Leur cœur était un vase d’amour rempli de la plus ardente charité, qui portait mon nom et l’annonçait au prochain, par les exemples d’une bonne et sainte vie, non moins que par les enseignements de la parole. Ce cœur s’élève donc vers moi, à cette heure, avec un amour ineffable ; il m’étreint de toutes ses forces, Moi qui suis sa fin, en me présentant la perle de la justice que toujours il porta devant soi, faisant droit à tous, et rendant à chacun fidèlement ce qui lui était dû. Aussi, me rend-il à moi-même, par son humilité, la justice à laquelle j’ai droit. Il rend honneur et gloire à mon nom, en proclamant que c’est par mn grâce, qu’il lui a été donné de passer le temps de sa vie, avec une conscience pure et sainte ; et il a pour lui-même la justice qu’il mérite