Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/144

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

moi et plus leur esprit fut éclairé par la sainte Écriture, plus ils avaient d’obligations et plus intolérable par conséquent est leur confusion. Plus ils ont connu la sainte Écriture pendant leur vie, plus à cet instant de la mort, ils voient en pleine évidence les grandes fautes qu’ils ont commises. Ils seront, en outre, condamnés à des tourments plus durs que les autres, comme de leur côté les bons seront plus élevés en gloire. Il leur arrivera comme au faux chrétien qui, dans l’enfer, est plus torturé qu’un païen, parce qu’ il a possédé la foi et n’a pas voulu de sa lumière, tandis que le païen ne l’a jamais eue. Ces malheureux prêtres, eux aussi, pour une même faute, seront punis plus rigoureusement que les autres chrétiens, à cause du ministère que je leur avais confié pour la distribution du Soleil eucharistique, et parce qu’ils possédèrent la lumière de la science, qui leur permettait de discerner la vérité pour eux et pour les autres, s’ils l’avaient voulu. Il est juste qu’ils reçoivent un plus terrible châtiment.

Ils n’y pensent pas, les infortunés ! S’ils faisaient réflexion sur leur état, ils ne tomberaient pas en tous ces malheurs ; ils seraient ce qu’ils doivent être et qu’ils ne sont pas. Par eux le monde entier est corrompu, parce qu’ils font pire que les séculiers eux-mêmes. Ce n’est donc pas seulement leur âme, qu’ils souillent avec leurs impuretés, ils en emploi sonnent ceux qui leur sont confiés. Ils sucent le sang de mon Épouse, la sainte Église : elle en est devenue toute pâle et défaillante. L’amour et les