Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/176

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ni marcher dans les ténèbres, et nul ne peut venir à moi, sinon par lui, parce qu’il est une même chose avec moi. Je te l’ai déjà dit, j’ai fait de mon Fils un pont qui vous permette à tous de pouvoir parvenir à votre fin, et néanmoins, malgré tout cela, les hommes n’ont pas confiance en moi, qui ne veux que leur sanctification. C’est dans ce but, qu’avec un immense amour, je leur donne ou je permets tout ce qui leur arrive, et sans cesse ils se scandalisent de moi. Je les supporte avec patience, et je les conserve, parce que je les aime malgré qu’ils ne m’aiment pas ; eux, cependant, me poursuivent sans relâche de leurs révoltes, de leur haine, de leurs murmures, de leurs nombreuses infidélités. Dans leur aveugle pensée, ils veulent entreprendre de scruter mes desseins les plus secrets, tous ordonnés suivant la justice et inspirés par l’amour, et ils ne se connaissent même pas eux-mêmes. Cependant qui ne se connaît pas soi-même ne peut me connaître, moi, en vérité, ni comprendre mes jugements. Aussi toutes leurs vues sont-elles fausses.