Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/182

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la mer est riche de poissons ; en toutes choses éclate ainsi l’ordre parfait de ma providence.

C’est après avoir produit toutes ces choses excellentes qu’enfin je créai l’homme à mon image et ressemblance, et que je le plaçai en ce jardin qui, par la faute d’Adam, pousse maintenant des épines, là où primitivement l’on ne trouvait que fleurs embaumées d’innocence, de la plus grande suavité. Tout était soumis à l’homme, mais sa désobéissance introduisit la révolte au dedans de lui-même et parmi toutes les autres créatures. Le monde entier tomba en sauvagerie et l’homme avec lui, l’homme qui, à lui seul, est tout un monde !

Nouvelle intervention de ma providence ! J’envoyai dans le monde ma Vérité, le Verbe incarné qui détruisit la sauvagerie, arracha les épines du péché originel. Il e n fit un jardin arrosé par le sang du Christ crucifié et dans lequel il planta les sept dons du Saint-Esprit, après l’avoir nettoyé du péché mortel. Cela fut accompli, non pendant la vie, mais après la mort de mon Fils unique.

Ce dessein providentiel fut figuré dans l’ancien testament, lorsque Elisée fut prié de venir ressusciter un enfant qui était mort (2 R 4, 22). Elisée n’y alla pas, mais il y envoya Giézi, avec son bâton, en lui recommandant de poser le bâton sur l’enfant mort. Giézi partit, il fit ce qu’Elisée lui avait dit, mais il ne ressuscita pas l’enfant. Ce que voyant, Elisée se rendit lui-même en personne auprès de l’enfant ;