Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/183

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s’étendant sur lui, il appliqua tous ses membres sur les membres du mort en lui soufflant sept fois dans la bouche, et l’enfant respira sept fois, en signe de la vie qui lui était rendue.

Cette figure symbolise Moïse que j’envoyai avec le bâton de la Loi, en le chargeant de l’imposer au mort, qui était le genre humain. Mais la loi ne rendit point la vie au genre humain.

J’envoyai le Verbe, mon Fils unique, figuré par Elisée, et qui s’adapta à la forme de cet enfant mort par l’union de la nature divine à votre nature humaine. C’est avec tous ses membres, que la nature divine opéra cette union, avec ma puissance, avec la sagesse de mon Fils, avec la clémence de l’Esprit-Saint ; en un mot, c’est moi tout entier, abîme de la Trinité, qui fis alliance avec la nature humaine en m’unissant à elle.

Après cette union, mon doux Verbe d’amour en opéra une autre, en courant, dans l’ivresse de son cœur, à la mort ignominieuse de la croix, où il s’étendit lui-même. C’est après cette seconde union qu’il communiqua à cet enfant mort les sept dons du Saint-Esprit en soufflant dans la bouche de l’âme, c’est-à-dire dans sa puissance affective, et en la délivrant de la mort par le saint baptême. Elle respira alors, en preuve de la vie qu’elle avait retrouvée, en rejetant d’elle-même les sept péchés mortels.

C’est ainsi que l’âme humaine est devenue un jardin plantureux, aux fruits suaves et délicieux. Le jardinier, il est vrai, qui est le libre arbitre, peut encore, selon qu’il lui plaît, cultiver ce jardin ou le