Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/272

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enferme en elle toute les vertus ! Elle a été conçue et enfantée par la charité. Sur elle est établie la pierre de la très sainte foi. Elle est une reine : celui qui l’épouse est à l’abri de tous les maux, elle apporte avec elle la paix et la tranquillité. Contre elle viennent se briser tous les flots d’une mer en courroux. Elle est le centre même de l’âme qu’aucune tempête ne peut atteindre. Contre les injures, celui qui la possède n’a jamais de haine ; il veut obéir, et il sait qu’il est une loi de pardon. Les privations ne lui causent nulle affliction ; car l’obéissance lui a appris à ne désirer que moi seul, qui puis, si je le veux, réaliser tous ses désirs, en même temps qu’elle l’a dépouillé des richesses du monde. Ainsi, en toutes choses qu’il serait trop long d’énumérer, il trouve paix et tranquillité, pour avoir élu pour épouse la reine obéissance, que j’ai comparée à une clef.

O obéissance, qui accomplis la traversée sans peine, et arrive sans péril au port du salut ! Tu te conformes au Verbe, mon Fils unique ; tu prends passage sur la barque de la très sainte Croix, prête à tout souffrir plutôt que de t’écarter de l’obéissance du Verbe et d’enfreindre sa doctrine. De la très sainte Croix, tu as fait une table, où tu te nourris des âmes, inébranlable dans l’amour du prochain. Toute pénétrée d’humilité, tu n’as point de convoitise du bien d’autrui, en dehors de ma volonté. Tu es toute droite, sans aucun détour ; tu fais le cœur loyal, sans feinte aucune, à l’amour généreux, exempt de tout calcul. Tu es une aurore qui annonce