Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/273

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la lumière du divin amour ! Tu es un soleil qui échauffe, parce que sans cesse tu es embrasée de la charité ! C’est toi qui fais germer la terre, car par toi tous les organes du corps, toutes les facultés de l’âme produisent des fruits de vie, pour elle-même et pour le prochain. Tu es toute charmante, parce que jamais la colère ne trouble ton visage ; il conserve inaltérable la sérénité de la force, et la grâce que répand l’aimable patience. Comme ta longue persévérance te fais grande ! Si grande, que tu vas de la terre au ciel, puisque c’est par toi et par toi seule qu’on le peut ouvrir. Tu es une perle cachée, méconnue, piétinée par le monde, et tu es la première à te mépriser toi-même et à te mettre sous les pieds de tous. Si haute pourtant est ta puissance que nul ne te peut commander : tu es affranchie de la mortelle servitude de la sensualité, qui ravalait ta dignité. En tuant cet ennemi par la haine et le mépris de la volonté propre, tu as reconquis ta liberté.