Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/282

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sont présentés, après avoir observé parfaitement les commandements, et qui ensuite, ont regardé en arrière ou sont demeurés dans leur Ordre, sans faire de progrès dans la perfection. Les circonstances ou les dispositions avec lesquelles ils ont pris passage dans la barque, sont préparées et voulues par moi, qui les appelle tous de diverses manières. Mais ce n’est pas d’après ces conditions premières encore une fois, que l’on peut porter un jugement sur leur perfection elle dépend toute, du sentiment intérieur avec lequel, une fois dans l’Ordre, on y persévère dans une véritable obéissance.

Cette barque est chargée de richesses. Celui qui lui a confié son sort n’a pas à se préoccuper de ses besoins spirituels ou temporels. S’il est véritablement obéissant, fidèle observateur de la règle, c’est le Saint-Espnt lui-même, le patron de la barque, qui pourvoit à ses besoins, comme je te l’ai déjà dit en te parlant de ma providence, et en t’expliquant que si mes serviteurs sont pauvres, ils ne sont pas pourtant réduits à la mendicité. Il en est ainsi de ceux qui entrent dans la religion ; ils ne manquent jamais du nécessaire. Tous ceux qui ont pratiqué l’obéissance dans un Ordre ont pu en faire l’expérience, et tu peux voir toi-même qu’aux différentes époques, où dans les ordres religieux fleurissait cette vertu, en même temps que la pauvreté et la charité fraternelle, jamais les biens temporels ne firent défaut les ressources étaient même bien supérieures à leurs besoins. Mais depuis qu’ils ont été empoisonnés par l’amour-propre, depuis que