Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/283

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l’égoïsme a introduit chez eux la vie privée, depuis que l’obéissance a été abandonnée, ils ont vu cette abondance diminuer, et leur misère s’accroître en même temps que leurs possessions. Juste châtiment de leur désobéissance, dont ils peuvent ainsi voir les fruits dans les plus petites choses Car, s’ils avaient été obéissants, ils auraient observé leur vœu de pauvreté, ils n’auraient pas possédé quelque chose comme leur appartenant en propre, ni mené la vie privée.

L’on trouve aussi sur cette barque, le trésor de ces saintes règles, composées avec tant de sagesse et tant de lumière, par ceux qui étaient devenus des temples du Saint-Esprit. Vois avec quelle belle ordonnance, Benoît sut disposer sa barque. Considère quelle perfection, quel parfum de pauvreté, quelles perles de vertus sur la barque de François. Il la lança dans la voie de la haute perfection, qu’il pratiqua le premier, en donnant à ses disciples pour épouse, la véritable et sainte pauvreté qu’il avait choisie, par abnégation et mépris de lui-même. Il ne souhaitait pas de plaire à aucune créature, en dehors de ma volonté ; au monde il ne demandait qu’une chose, les humiliations. Il macérait son corps, il mortifiait sa volonté, il se couvrait d’opprobres, de souffrances et d’affronts, pour l’amour de l’humble Agneau, avec lequel il s’était si amoureusement attaché et cloué sur la croix que, par une faveur singulière, apparurent sur son corps les plaies de ma Vérité, pour manifester dans sa chair