Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/309

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de simplicité, parce que son dessein est beaucoup moins de nourrir les âmes du bon grain de ma parole, que de faire admirer les ressources de sa rhétorique. Et les fleurs, les fleurs de cet arbre, quelle odeur fétide elles répandent ! Ce sont toutes ces pensées frivoles, qu’il accueille volontairement, dans lesquelles il se complaît et qu’il entretient avec délices, en se gardant bien d’éviter les lieux et les occasions qui les lui apportent, quand encore il ne les cherche pas lui-même, pour réaliser les désirs qu’elles font naître en lui.

Le voilà dans le péché, ce fruit vénéneux qui tue la vie de la grâce, et donne la mort éternelle. Et quelle infection dans ce fruit, sorti d’une telle fleur ! C’est la désobéissance qui le porte à tout examiner, à tout critiquer, à tout juger en mal, dans la volonté de son supérieur ! C’est l’impureté qui fait ses délices des longues conservations et des entretiens suspects avec les dévotes !

O malheureux ! Tu ne vois donc pas quelle troupe d’enfants sera la conséquence de ces fréquentations, commencées sous couleur de dévotion ! Tu n’as pas voulu pour enfants, les vertus, comme le véritable obéissant ! — Et voilà ce qu’amène la désobéissance !

Présume-t-il que son prélat lui refusera l’autorisation que désire sa volonté perverse, il cherche dès lors à le circonvenir, usant tour à tour de paroles insinuantes ou aigres, flatteuses ou irrévérencieuses jusqu’à l’insolence. De son frère il ne supporte rien. La moindre parole qui lui sera dite, la