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CHAPITRE XVIII

(127)

Comment ces ministres sont dominés par l’avarice. Ils prêtent à usure, mais surtout ils vendent et achètent les bénéfices et les Prélatures. Des maux que cette cupidité a causés à la sainte Église.

Parlons maintenant de la seconde colonne du vice, qui est l’avarice.

Oui, ce que mon Fils a donné sur la croix, avec tant de générosité, n’est plus distribué, désormais, qu’avec la plus grande parcimonie. Regarde-le sur le bois de la Croix, son corps est tout percé, de chacun de ses membres son sang coule à flots. La rédemption, ce n’est pas à prix d’or ou d’argent qu’il l’opère, c’est avec son Sang et par largesse d’amour. Il n’a pas racheté seulement une moitié du monde, mais le genre humain tout entier, tous les hommes passés, présents et à venir. Ce Sang ne vous a pas été donné, sans, qu’en même temps, vous fût distribué le feu ; car, c’est par le feu de l’amour, que le sang a été versé pour vous. Le feu et le sang ne vous ont pas été accordés, sans ma Nature divine, si étroitement unie à la nature humaine. Et c’est de ce Sang, uni à ma divinité, par la libéralité de mon amour, que toi, malheureux, je t’ai constitué le ministre ! Et voilà