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AUX CAVALIERS.

pluſieurs repetitions de choſes qui paroiſſent comme ſecrets, mais en eſſet ne le ſont pas, puis quelles ſont connues à châque Cavallerizze. Je ne veux non plus ſaire un livre entier pour diviſer un cercle en pluſieurs parties ; parce qu’un cercle peut étre diviſé en tant de parties (ce que l’Arithmetique, ou Geometrie peuvent faire, ou quelque methode ennuïeuſe de la meſme nature) qu’un cheval ne ſauroit vivre aſſés pour étre dreſſé. Je ne veux pas d’ailleurs étre ſi court, comme quelques-uns, qui, par la routine de leurs piliers, ſe hâtent tant de dreſſer un poulain, & le rendre cheval parſait, qu’ils le continuent de la ſorte poulain toute ſa vie, ſans le mener jamais hors du lieu où on a de coûtume de le monter. Je ne veux non plus faire comme en quelque païs, où on ſe ſert ſi long-temps du caveſſon fait à la vieille mode, que le cheval ne peut pas aller avec la bride ; ou comme quelques autres font, en d’autres païs, qui ſe ſervent ſi long-temps de la bride, que le cheval ne veut aller, ni avec le caveſſon, ni avec la bride. Mais cette methode enſeigne l’un & l’autre parfaitement, & leur apprend à obeïr à la main, & au talon, avec tant de perfection, qu’ils vont par tout auſſy bien comme en leur lieu ordinaire du Manege ; ce que vous verrés par la verité de mes leçons ſuivantes. Ainſy je demeure,


Messieurs,


Vôtre tres-humble & tres-affectionné ſerviteur,


GUILLAUME
DE NEWCASTLE.