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JEAN TALON, INTENDANT

rains ou dominantissimes au préjudice des droits de souveraineté… Par là il sera connu ce qu’on prétend avoir été distribué des terres en Canada, ce qui en a été travaillé et mis en valeur, ce qui en reste à distribuer de celles qui sont commodément situées, si les concessionnaires ont satisfait aux clauses mises dans leurs contrats, et surtout s’ils n’ont pas empêché ou retardé par leur négligence l’établissement du Canada. » C’était la confection du papier terrier que l’intendant recommandait dans ce passage. Conformément à son avis, on y procéda dans le cours des années 1667 et 1668. MM. de Tracy, de Courcelle et Talon rendirent des ordonnances à cet effet. Les actes de foi et hommage furent reçus, à Québec, au nom de la compagnie des Indes Occidentales, par M. Charrier de Lotbinière, lieutenant civil et criminel, tenant des « plaids et assises généraux[1]. »

Aux Trois-Rivières ils furent reçues devant le lieutenant civil et criminel de cette juridiction, le sieur Michel LeNeuf du Hérisson. Les Messieurs de Saint-Sulpice, seigneurs de l’île de Montréal, avaient rendu foi et hommage devant l’intendant Talon, le 16 septembre 1666.

L’établissement de villages en corps de communauté préoccupait fortement Talon. Il énumérait les raisons qui rendaient désirable le rapprochement des habitations. C’était pour que les Canadiens « s’entrevoyant souvent, s’entre-connaissent, s’entr’aiment, s’entre-secourent plus aisément ; » pour qu’ils fussent plus en état de se défendre contre les incursions iroquoises ; pour

  1. — Actes de foi et hommage, vol. I. — Archives du Ministère des Terres, Mines et Pêcheries.