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APPLIQUÉE À L’AGRICULTURE.

temps l’habitant de nos campagnes d’en faire usage. Dans un pays où l’on trouve abondamment et à bas prix du vin, de la piquette de la bière, du cidre, etc., on ne parviendra à faire contracter l’habitude d’une nouvelle boisson qu’autant qu’elle se rapprochera de celles-ci par la saveur, et qu’elle sera d’une fabrication facile et peu dispendieuse.

C’est pour cela que j’ai cherché à améliorer la boisson qu’on peut se procurer à bas prix par la fermentation du grain des céréales.

Je mets dans un cuvier cinquante kilogrammes de seigle ou d’orge, je verse de l’eau par-dessus, de manière qu’elle recouvre ces grains de trois à quatre pouces ; après quatre à cinq heures, je brasse avec soin ; et, par le moyen d’une pelle, je porte et amoncèle le grain dans la partie du cuvier opposée à l’ouverture qui est pratiquée au bas, et qui est fermée avec une broche.

J’ouvre le trou pour faire couler l’eau ; et lorsque le grain est bien égoutté, je ferme l’ouverture et verse dans le cuvier de la nouvelle eau pour recouvrir la couche ; le grain se gonfle, et deux à trois jours après on peut