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HISTOIRE

nes et l’influence que ses vertus lui avaient acquise sur le peuple japonnais. Ses obsèques furent célébrées au milieu d’un concours surprenant et accompagnées de ces acclamations des fidèles qui, dans les premiers siècles de l’Église, canonisaient les saints. Le P. Vilela, qui prononça son éloge, ne lui survécut pas longtemps ; s’étant embarqué pour les Indes, il mourut presque en arrivant à Malaca, et alla recevoir dans le ciel la récompense due aux grands travaux qu’il avait soufferts et aux éminentes vertus qu’il avait pratiquées dans la carrière apostolique.

Vers cette époque, le P. Cabral crut devoir se transporter lui-même dans l’île d’Amacusa, où les missionnaires étaient rappelés, après avoir été obligés de la quitter par suite des révolutions excitées par les bonzes. Sa présence produisit dans cette île les fruits les plus abondants ; le prince et son épouse reçurent le baptême avec leurs deux fils, dont l’aîné, nommé Jean, s’est illustré par son héroïque fermeté à soutenir la foi dans les temps les plus difficiles. Les bonzes se convertirent ou quittèrent l’île, et il n’y resta plus aucun vestige d’idolâtrie.

Mais, de toutes les parties du Ximo, il n’y en avait pas qui donnât plus de consolation aux missionnaires que le Gotto. Bien que les fidèles fus-