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Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 4.djvu/371

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52e. — page 25.

Tels sont les cris dont retentit le nid des oiseaux lorsque la mère apporte la nourriture à ses petits.

On a critiqué cette comparaison : on a dit que la douleur ou la joie morale ne pouvoit jamais être comparée au mouvement de la douleur ou des besoins physiques. S’il en étoit ainsi, il faudroit renoncer à toute comparaison et même à toute poésie ; car les comparaisons et la poésie consistent surtout à transporter, pour ainsi dire, le physique dans le moral et le moral dans le physique. C’est ce qui est reconnu par tous les critiques dignes de porter ce nom.

Au reste, cette comparaison se trouve dans Homère, et presque dans les mêmes circonstances où elle est placée ici. (Odyssée, liv. xvi.)


53e. — page 25.

On auroit vu ton père racontant sa douleur au soleil.

Usage antique qu’on retrouve dans les tragiques grecs. Jocaste, dans Les Phéniciennes, ouvre la scène par un monologue où elle apostrophe l’astre du jour. De là le beau vers de Virgile et l’un des plus beaux vers de son illustre traducteur :

Solem quis dicere falsum
Audeat ?


Qui pourroit, ô soleil ! t’accuser d’imposture ?


54e. — page 25.

La destinée d’un vieillard qui meurt sans enfants est digne de pitié, etc.

Imitation de Solon. Ce grand législateur étoit poëte. Il nous reste de lui quelques fragments d’une espèce d’élégie politique. (In min. Poet. græc.)


55e. — page 25.

Ah ! je ne sentirois pas un chagrin plus mortel quand on cesseroit de m’appeler le père de Cymodocée !

Formule touchante empruntée des Grecs. Ulysse s’en sert dans l’Iliade en parlant de Télémaque.