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Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 4.djvu/542

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diants étoient les seuls que le malheur de leur condition mît à l’abri de ces violences : ce monstre parut en avoir pitié et vouloir remédier à leur misère : il les faisoit embarquer, avec ordre, quand ils seroient en pleine mer, de les y jeter. Voilà le bel expédient qu’il imagina pour bannir la pauvreté de son empire ; et de peur que sous prétexte de pauvreté quelqu’un ne s’exemptât du cens, il eut la barbarie de faire périr une infinité de misérables. »


25e. — page 251.

Le disciple des sages publia, etc.

Voyez la Préface, à l’article d’Hiéroclès.


26e. — page 251.

J’emploierai, disoit-il en lui-même, etc.

Je ne me suis point complu à inventer des crimes inconnus, pour les prêter à Hiéroclès. J’en suis fâché pour la nature humaine, mais Hiéroclès ne dit et ne fait rien qui n’ait été dit et fait, même de nos jours. Au reste, ce moyen affreux que veut employer Hiéroclès lui fait différer le supplice d’Eudore : sans cela, il n’eût pas été naturel que le fils de Lasthénès fût resté si longtemps dans les cachots avant d’être jugé.


27e. — page 252.

Cet impie qui renioit l’Éternel.

Ceci est bien humiliant pour l’orgueil humain ; mais c’est une vérité dont on n’a que trop d’exemples, et je l’ai déjà remarqué dans le Génie du Christianisme.


28e. — page 252.

Il y avoit à Rome un Hébreu, etc.

Cette machine est justifiée par l’usage que tous les poëtes chrétiens ont fait de la magie. Ainsi Armide enlève Renaud ; ainsi le démon du fanatisme arme Clément d’un poignard. Il ne s’agit ici que de porter une nouvelle : Hiéroclès ne voit point lui-même l’Hébreu ; il l’envoie consulter par un esclave superstitieux et timide : rien ne choque donc la vraisemblance des mœurs dans la peinture de la scène ; et quant à la scène elle-même, elle est du ressort de mon sujet : elle sert à avancer l’action et à lier les personnages de Rome a ceux de Jérusalem.


29e. — page 252.

Il découvre l’urne sanglante.

Hiéroclès est le ministre d’un tyran, persécuteur des chrétiens : il est donc