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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

lique de Bedée, épouse de Jean-François Moreau… » La dame Moreau, qui fut si déplorablement mêlée à l’affaire Clémenceau, n’était rien moins, en effet, que la tante propre de Chateaubriand, une sœur de sa mère, celle-là même dont il dit dans ses Mémoires : « Une sœur de ma mère qui avait fait un assez mauvais mariage. » Fille d’Ange-Annibal de Bedée, seigneur de la Boüétardais, et de Bénigne-Jeanne-Marie de Ravenel du Boisteilleul, Julie-Angélique-Hyacinthe de Bedée avait épousé, le 14 avril 1744, « noble Me Jean-François Moreau, procureur au Parlement, noble échevin de la ville et communauté de Rennes ». Leur fils Annibal était donc le cousin germain de Chateaubriand. Seul de tous les personnages de l’affaire Clémenceau, il vivra, grâce aux Mémoires où son glorieux parent a tracé de lui cet inoubliable portrait : « Un bruit lointain de voix se fait entendre, augmente, approche ; ma porte s’ouvre : entrent mon frère et un de mes cousins, fils d’une sœur de ma mère qui avait fait un assez mauvais mariage… Mon cousin Moreau était un grand et gros homme, tout barbouillé de tabac, mangeant comme un ogre, parlant beaucoup, toujours trottant, soufflant, étouffant, la bouche entr’ouverte, la langue à moitié tirée, connaissant toute la terre, vivant dans les tripots, les antichambres et les salons ».


VIII

m. de malesherbes[1]


Un des chapitres de l’Essai sur les Révolutions (Seconde partie, chapitre XVII) a pour titre : M. de Malesherbes. Exécution de Louis XVI. Sur cet exécrable attentat, sur ce

  1. Ci-dessus, p. 235.