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PRÉFACE

Une éducation entrepriſe d’après de vues ſi nobles, & conduite avec des ſoins ſi exquis ne pouvoit pas manquer d’avoir les ſuccès les plus brillans. Je ne dois pas omettre de parler ici d’un fruit ſingulier qu’elle penſa avoir. De la manière que nous venons de voir qu’Horace fut élevé, il pût fraïer avec la jeuneſſe Romaine la plus diſtinguée. La Guerre civile qui ſuivît la mort de Céſar s’étant élevée & ſes Amis d’étude s’en trouvant les Chefs, ils ne firent aucune difficulté de lui donner une Légion[1] ce qui lui ouvroit de la manière la plus glorieuſe la carrière des Héros. Mais il n’étoit ni dans la deſtinée de ſon Parti, quoiqu’il fut celui de la Liberté & par conſéquent celui de la Patrie, ni dans la ſienne, qu’il allat à la Gloire par cette voïe. Rome étoit arrivée au tems, où elle avoit beſoin d’un Maître. Le Ciel le lui avoit

    (Qui primus virtutis honos) ſervavit ab omni
    Non ſolum facto, verum opprobrio quoque turpi…
    Si natura juberet
    Legere ad faſtum, quoſcunque parentes
    Optaret ſìbi quiſque : meis contentus, honeſtos
    Faſcibus & Sellis nolim mihi fumere.
    Hor. lib. I. sat. 6.

  1. Quod mihi pareret Legio Romana Tribuno. Ibid.