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de Campagne d’Horace. I. Part.

ne porte pas ſes vœux plus loin que ſes besoins, ſait que c’eſt une folie de ſe conſumer en déſirs inutiles, n’y ſouhaite que les biens qu’il poſſéde, & au milieu desquels il ſe trouve ; qu’il étoit par conſéquent à ſa Campagne qui ſeule les lui offroit. C’est là qu’il voïoit le peu qu’il avoit & que ce peu étoit encore trop ; c’eſt là qu’il ſentoit le plaiſir d’être à lui qu’il n’avoit nulle part ſi bien ; c’eſt là qu’il pouvoit faire ſes proviſions, qui le delivroient de tout ſouci les années entières ; ce n’eſt que là enfin qu’il pouvoit être au milieu de ſes livres tels qu’il les peint, parcequ’on peut bien en emporter quelqu’un dans une Campagne étrangère où l’on ſe rend, mais qu’on ne les a que dans la ſienne propre, avec cette abondance dont parle Horace, qu’on voit chez les Philoſophes malgré leur modération, à cauſe de leur paſſion d’étendre toujours davantage leurs connoiſſances. La beauté de ce paſſage d’Horace est relative à ce que nous avons expoſé des mœurs publiques de ſon tems touchant le nombre, & la qualité des Campagnes que le Luxe faiſoit croire néceſſaires. Les amis d’Horace en conſéquence penſoient qu’il ne ſe rendoit dans la ſienne, qui étoit uni-