prend par oppoſition à celle d’amateur de la Ville, qu’il donne à celui à qui il l’ecrit[1]. Oui, dit-il, je loue les ruiſſeaux, les pierres couvertes de mouſſe, les arbres de l’agréable Campagne. Je vis & je regne lorſque je me trouve loin des objèts à qui vous prodigués ces éloges si aprouvés du Vulgaire. Si la meilleure vie eſt celle qui eſt plus conforme à la Nature, quelle préférence ne doit on pas donner à celle de l’heureuſe Campagne ? l’Hiver a-t-il ailleurs plus de ſoleil, & l’Été plus d’air ? Où le ſommeil est-il moins ſujèt à être troublé pas les ſoucis ſur tout ceux que produit la noire envie ? On est
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Urbis Amatorem Fuſcum ſalvere jubemus
Ruris amatores… laudo ruris amœni
Rivos & muſco circumlita ſaxa, nemuſque.
Quid quæris vivo & regno ſimul iſta reliqui
Quæ vos ad Cælum effertis rumore ſecundo…
Vivere Naturæ ſi convenienter oportet…
Noviſtine locum potiorem rure beato ?
Eſt ubi plus tepeant Hyemes ? Ubi gratior aura
Leniat & rabiem canis, & momenta leonis ?
Eſt ubi divellat ſomnos minus invida cura ?
Deterius lybicis olet, aut nitet herba lapillis ?
Purior in vicis aqua tendit rumpere plumbum
Quam quæ per pronum trepidat cum murmure rivum ?
Nempe inter varias nutritur Sylva columnas
Laudatur que domus longos qua proſpicit agros
Naturam ſi expellas furca tamen uſque recurret &c.
Lib. I. ep. 10.