Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 2.djvu/413

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détail à quels Titres Horace dut compter la Souffrière comme une rare merveille.

Ce qui avoit fait douter ſi c’eſt d’elle que ce Poëte avoit pu parler. C’eſt un texte de Virgile qui parle également d’Albunée. « Le Roi (Latinus) dit-il, épouvanté des prodiges, ſe rend à l’Oracle de ſon Père Faunus ; il le conſulte ſous la haute Albunée qui n’a pas ſeulement la double qualité du plus beau des Bois religieux & de la plus rétentiſſante des ſources ſacrées, mais qui annonce ſa Vertu cachée par l’inſurportable Méphite qu’elle exhale[1] ».

L’Albunée de ce Texte de Virgile eſt manifeſtement la même que celle dont parle Horace. Les deux Poëtes ne s’accordent pas ſeulement à lui donner le même nom ; ils lui attribuent la même qualité puiſque la plus rétentiſſante des ſources ſacrées de l’un des Poëtes, eſt juſtement la Maison de la retentiſante Albunée de l’autre parceque en Poësie

  1. At Rex ſollicitus Monſtris Oracula Fauni
    Fatidici genitoris adit : lucoſque ſub alta
    Conſulit Albunea : nemorum quæ maxima ſacro
    Fonte ſonat Sævamque exhalat opaca Mephitim.
                   Virgil. lit. VIII. v. 81.