Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 2.djvu/60

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rapporté du palais d’un Roi d’Albe ſubmergé, dont on voïoit dit-il les ruines lorſque les eaux du Lac étoient baſſes. Le premier ſuppose que les eaux du Lac rempliſſoient à peu-près son Cratère ; le ſecond aprend qu’elles étoient encore ſujettes à croître & à décroître ; tous les deux par conſéquent démontrent qu’il ne devoit pas encore être question de cet émiſſaire dont la propriété, eſt de les tenir à un degré extrêmement bas & toujours le même. Des raiſons ſi concluantes, me le feroient attribuer aux Empereurs qu’on voit faire pluſieurs autres ouvrages du même genre. Claude par exemple emploïa à faire l’Émiſſaire du Lac Fucin dix-années & trente mille hommes ſans compter vingt-Milles divers comdamnés qui célébrèrent par leur mort la fête de l’émission[1]. La difficulté de ce ſentiment c’eſt le ſilence des Hiſtoriens. Mais il a

  1. Le trait curieux de l’émiſſion du Fucin par Claude ſe voit chez Dion lib. 49. qui dit le tems & le monde qui y furent emploïés ; dans Pline lib. XXXVI. c. 25. qui l’appelle un ouvrage admirable interrompu par l’envie des ſucceſſeurs de Claude ; dans Tacite lib. XII. n. 56. qui racconte le ſuperbe Naumachie de l’emiſſion, ou 20000. ſcélérats perdirent la Vie en gens de cœur, & l’effroiable peur que l’emiſſion même donna par le renverſement ou l’ébranlement qu’elle cauſa.