Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 2.djvu/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne pouvoient ſe voir reduits à la qualité de ſimples citoiens chez eux. Delà ces Guerres civiles épouvantables dont l’unique cauſe étoit le déſir que chacun avoit d’exercer chez ſoi cet Empire ſous lequel il avoit vû fléchir les plus grandes Nations. La République ne pouvoit manquer par là de tomber enfin au pouvoir d’un ſeul ; mais tel étoit le mal que le remède ſi puiſſant de la Monarchie en changea la forme plutot qu’il ne le guérit. Les Empereurs ne furent nulle part moins en ſureté que dans le ſiège de leur Empire. Leur Élection ſeule étoit une ſource inévitable de danger pour eux, aïant tout à redouter du Sénat ſi elle avoit été faite par l’Armée, ou de l’Armée ſi elle étoit l’ouvrage du Sénat. Les précautions durent ſe mesurer ſur les périls : de-là le Camp prétorien établi à Rome même[1] de-là ſans doute encore le Camp d’Albe. L’époque préciſe de ce dernier eſt

  1. Ce Camp fut placé devant le porte Viminale. Comme on voulut l’enfermer dans l’enceinte lorſqu’on la refit ſous Aurelien, c’eſt lui qui produiſit ce grand Ventre que fait le Mur au coté droit de la Porte Pie. L’auteur de ce Camp fut Séjan ſi fameux ſous Tibère, disperſas per Urbem couettes una in caſtra conducendo. Tacit. Ann. lib. IV. initio.