Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 3.djvu/429

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qui ſuccéda aux Chanſons & aux autres ramages ordinaires des coches d’Eau, que tout dormoit dans son Équipage, ota le colier de ſon animal, qu’il envoia paitre pour s’en mieux aſſurer, & le paſſa à la première colomne de la voie qui bordoit le Canal qu’il trouva, pour pouvoir ſe livrer lui-même au ſommeil. L’on ne s’apperçut que lorſqu’on ſe réveilla, ce qui ne fut que vers le jour, que la diligence étoit bien éloignée d’être ce que son nom exprime, puiſqu’elle ne bougeoit pas. Mais tout ce que put faire un des paſſagers le moins aiſe d’une nuit entière perdue, ce fut de courir avec un gros baton ſur le dormeur, fort heureux de partager avec ſa mule quoiqu’innocente la fureur de ſon reveille-matin[1]. D’après une telle avanture, une arrivée qui précédoit ordinairement la première heure, c’eſt-à-dire, ſix heures, put à peine être effectuée à la quatrième qui repondoit à notre dixième,

  1. Absentem cantat Amicam… Nauca atque Viator
                 Tandem Fessus dormire Viator
    Incipit, ac midi paſtum, retinacula mulæ
    Nauta piger, saxo religat itertitque ſupinus.
    Jamque dies aderat, quum nil procedere lintrem,
    Sentimus : donec cerebroſus proſilit unus,
    Ac mulæ, nautæque caput lumboſque ſaligno
    Fuſte dolat : quartâ vix demum exponimur hora. Hor. ib.