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CHAPITRE III.

et Melun, auxquelles il ajoute Crépy en Valois, la Ferté-Milon et Pierrefonds, avec quatre mille cinq cents livres parisis de rente[1]. Royal et juste témoignage de la piété filiale du jeune monarque envers l’auguste régente et la vaillante protectrice de ses premières années.

Dès l’an 1234, dans les comptes des baillis pour le terme de l’Ascension, se trouve insérée sous le nom de Johannes Jaucus, bailli d’Orléans (§ 72), la mention de la vente des blés et avoines d’Étampes et Dourdan pour la somme de trois cent quarante-six livres, quatorze sous, huit deniers, et celle d’une dépense de cent quatre sous d’or pour les travaux de Dourdan[2].

Le 8 juin 1253, saint Louis, voulant accorder à son chambellan Jean Bourguignel une faveur semblable à celle que Philippe-Auguste avait octroyée jadis à son échanson et à son écuyer en leur faisant présent de biens situés sur un domaine aimé et fréquenté de la cour, acheta tout exprès, d’un certain messire Berthault Cocalogon, seigneur de Femerez au Perche, près de Châteauneuf en Thymerais, une seigneurie, dépendante de celle de Dourdan, qu’il donna en perpétuelle propriété à Jean Bourguignel et à Marguerite sa femme[3]. Cette seigneurie, d’après des lettres d’aveu de messire Berthault, passées dès 1190 sous les sceaux de la prévôté de Dourdan, n’était autre que la propriété de tous les droits seigneuriaux de la ville de Dourdan, cens, rentes, vassaux, ventes et reventes, saisines et amendes, champart et champartage, avec les mesurages, bonnages et corvées qui appartiennent à ce champart ; plus d’autres revenus, non spécifiés, dans la ville, et des biens situés aux Granges-le-Roy de lès Dourdan.

Jean Bourguignel jouit de ces revenus pendant plusieurs années ; mais, sans doute avec la permission du roi, il en fit vente et cession en 1266. Nous avons trouvé aux archives du Loiret une pièce qui nous apprend à qui Jean Bourguignel transmit ses droits seigneuriaux sur Dourdan ; c’est «  à l’abbeesse et au couvent de l’Umilité Nostre Dame des Sereurs meneurs encloses jouste Saint-Cloust[4]. » Ce couvent, plus connu sous le nom d’abbaye de Longchamp, près Paris, venait d’être fondé précisément par la sœur de saint Louis. L’intérêt de cette pièce est de nous donner le point de départ des droits de censive que nous voyons exercer jusqu’à la fin du xviiie siècle, sur une grande partie du territoire de notre ville, par les dames de Longchamp, sans qu’on ait bien su s’expliquer, jusqu’ici, leur présence à Dourdan et leur immixtion dans plusieurs affaires importantes.

  1. Arch. de l’empire, J. 189, 6.
  2. D. Bouquet, t. XXII, 574, DE. Comptes des prévôts et baillis pour l’année 1234. Mense junio, de termino Ascensionis. — Ces comptes n’ont pas été connus de Brussel.
  3. De Lescornay, p. 54.
  4. Pièce justificative IV. — Voir aussi le chapitre suivant.