blâmer des gens qui s'abandonneraient à toutes sortes de voluptés, puisque vous dites que la souveraine volupté est de n'avoir point de douleur ? Et parmi vos voluptueux, combien n'en trouverons-nous pas d'assez peu superstitieux pour manger ce qu'on offre dans les plats à l'autel, et craignant si peu la mort qu'ils ont à toute heure dans la bouche cet endroit d'Hymnis :
Donnez-moi six mois de plaisir,
Je donne à Platon le septième.
Quant à la douleur, Épicure, dont ils suivent les ordonnances, leur en fournit le remède : “ Si elle est grande, elle est courte ; si elle est longue, elle est légère. ” Mais voici ce que je ne puis comprendre : quel voluptueux mettra des bornes à ses cupidités ?
CHAPITRE VIII.
DOCTRINE D'ÉPICURE SUR LES VOLUPTÉS SENSUELLES (suite).
Que sert donc à Épicure de dire “ qu'il ne trouverait rien à blâmer dans un voluptueux, s'il mettait des bornes à ses cupidités ? ” C'est dire : “ je ne blâmerais pas les hommes sensuels s'ils n'étaient pas sensuels ; ” ni moi non plus les méchants, s'ils n'étaient