des atomes les plus petits, les plus lisses et les plus arrondis. Tu sentiras plus d’une fois, Memmius, l’importance et l’utilité de ce principe.
L’éducation, en perfectionnant quelques âmes, ne peut effacer les traits dominants que la main de la nature elle-même y a gravés. N’espérez pas pouvoir extirper les germes des vices, guérir celui-ci de son penchant à la colère, celui-là de sa timidité, un autre de cette faiblesse qui le rend parfois plus indulgent qu’il ne faut. Il y a des différences essentielles dans les caractères comme dans les mœurs, qui en sont la suite : je ne puis maintenant en développer les causes secrètes, ni trouver assez de noms pour les figures des principes d’où résulte cette diversité. Mais je crois pouvoir assurer que l’étude et la réflexion, sans faire disparaitre ces traces primitives, les affaiblissent à un tel point que rien ne nous empêche d’arriver à cet heureux calme dont jouissent les immortels.
Notre corps est donc l’enveloppe de l’âme, qui, de son côté, en est la gardienne et la protectrice. Tous deux tiennent aux mèmes racines, et l’on ne peut les séparer sans les détruire. De même qu’il est impossible doter à l’encens son odeur sans détruire sa nature, l’on ne peut non plus arracher l’âme et l’esprit du corps sans la dissolution des deux substances. Tant leurs principes, dés le premier moment de leur formation, ont été liés intimement pour être soumis à la même destinée ! Ils ne peuvent ni agir ni sentir sans le secours l’un de l’autre, et c’est la réunion de leurs mouvements qui allume en nous le flambeau de la vie.
En effet, le corps ne naît point sans l’âme ; il ne croit point sans elle, il ne peut lui survivre. Les particules de feu dont se pénètre l’eau bouillante peuvent s’évaporer sans que