Page:Cicéron - Des suprêmes biens et des suprêmes maux, traduction Guyau, 1875.djvu/45

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CHAPITRE V.

DÉBUT DU DIALOGUE.

Pour commencer par le plus aisé, je vais examiner l’opinion d’Épicure, si connue de tout le monde ; et je l’exposerai avec autant de soin et d’impartialité que pourraient le faire ceux qui la soutiennent ; car je ne songe qu’à chercher la vérité, et nullement à combattre ni à vaincre un adversaire.

Le système d’Épicure sur la volupté fut un jour défendu soigneusement devant moi par L. Torquatus, homme d’une instruction profonde ; et je lui répondis en présence de C. Triarius, jeune homme sage et de beaucoup d’esprit. L’un et l’autre m’étant venus voir dans ma maison auprès de Cumes, la conversation tomba d’abord sur les lettres, qu’ils aimaient passionnément tous deux. Torquatus me dit ensuite : — Puisque nous vous trouvons ici de loisir, il faut que je sache de vous, non pas pourquoi vous haïssez Épicure, comme font ordinairement ses antagonistes, mais pourquoi vous n’approuvez pas un homme que je crois être le