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Page:Cicéron - Des suprêmes biens et des suprêmes maux, traduction Guyau, 1875.djvu/51

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par la rencontre desquelles non-seulement nous voyons, mais aussi nous pensons : c’est aussi de lui qu’il a pris cette étendue à l’infini qu’il nomme άί, et cette multitude innombrable de mondes qui naissent et qui périssent à toute heure : et quoique je n’approuve nullement ces imaginations-là dans Démocrite, je ne puis souffrir qu’un homme qui les a toutes prises de lui s’attache, comme il fait, à le blâmer, lorsque bien d’autres le louent.

CHAPITRE VII.

CRITIQUE DE LA LOGIQUE D’ÉPICURE.

CRITIQUE PROVISOIRE DE SA MORALE.

Quant à la logique, qui est la seconde partie de la philosophie destinée à former le raisonnement et à lui servir de guide, votre Épicure est entièrement dépourvu et dénué de tout ce qui peut y servir : il ôte toutes les définitions ; il n’enseigne ni à distinguer, ni à diviser, ni à tirer une conclusion, ni à résoudre un argument captieux, ni à développer ce qu’il peut y avoir d’ambigu dans un raisonnement ; et enfin il fait les sens tellement juges de tout, qu’il pense que, si