Page:Cicéron - Des suprêmes biens et des suprêmes maux, traduction Guyau, 1875.djvu/79

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CHAPITRE XX.

THÉORIES ÉPICURIENNES DE L’AMITIÉ.

Il me reste maintenant à parler d’une chose qui appartient nécessairement à la question que nous traitons ; c’est l’amitié, qui, selon vous, est anéantie, s’il est vrai que la volupté soit le plus grand des biens. Mais, loin qu’Épicure donne aucune atteinte à l’amitié, il a dit au contraire que, “ de tout ce que la sagesse peut acquérir pour rendre la vie heureuse, l’amitié est ce qu’il y a de plus excellent, de plus fécond, de plus avantageux. ” Ce qu’il a enseigné par ses discours, il l’a confirmé par sa vie et par ses mœurs ; et on appréciera mieux ce mérite, si l’on se souvient des anciennes fables, où, en remontant d’Oreste jusqu’à Thésée, on trouve à peine trois couples d’amis. Quelle nombreuse troupe d’amis, étroitement liés l’un à l’autre, Épicure n’avait-il point rassemblés dans une seule maison de peu d’étendue ! Tous les épicuriens ne suivent-ils pas encore son exemple ? Mais revenons à notre sujet ; ce ne sont point les hommes dont nous avons à parler.